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Mes erreurs au début du carnivore (et comment les éviter)

Passage obligé pour les débutants : voici les pièges à éviter et les conseils pratiques pour réussir votre régime

Mes erreurs au début du carnivore (et comment les éviter)

Vous envisagez de commencer le régime carnivore ? Apprenez de mes erreurs pour réussir dès le départ. Voici les 9 pièges les plus courants que j’ai découverts à mes dépens et mes conseils pour les éviter.

Introduction : Mon parcours vers le régime carnivore

Avant de me lancer, je me suis énormément renseigné. J’ai regardé des dizaines d’heures de vidéos, lu des articles, exploré les forums, écouté des médecins carnivores, et suivi les retours d’expérience de centaines d’autres pratiquants. Ma transition n’a pas été immédiate : j’ai d’abord commencé par un régime keto, avec une base très riche en viande. Puis, progressivement, j’ai éliminé les végétaux, les oléagineux, les produits laitiers, jusqu’à ne garder quasiment que des produits animaux.

Et malgré toute cette préparation… j’ai fait quelques erreurs.

La plus importante selon moi : ne pas avoir fait de prise de sang avant. C’est la seule que je considère comme vraiment évitable et regrettable, car elle aurait pu me donner des repères objectifs. Les autres erreurs ? Ce sont celles qu’on retrouve systématiquement chez les adeptes du carnivore, débutants comme confirmés.

Voici les 9 erreurs les plus fréquentes chez les pratiquants du carnivore, et comment les éviter dès le départ.


Erreur #1 : Ne pas faire d’analyses médicales avant de commencer

Mon erreur

J’ai plongé tête première dans le carnivore sans consulter de médecin ni faire d’examens préalables. Résultat ? Impossible de savoir si mes symptômes étaient normaux ou si j’avais des carences préexistantes qui compliquaient ma transition.

Pourquoi c’est problématique

  • Vous ne connaissez pas votre état de base (vitamines, minéraux, hormones)
  • Impossible de mesurer vos progrès objectivement
  • Certaines conditions médicales nécessitent un suivi spécifique
  • Vous risquez d’attribuer à tort certains symptômes ou bénéfices au régime

Dr. Tony Hampton insiste sur l’importance d’avoir une ligne de base claire pour comprendre les effets du régime sur son métabolisme, et non blâmer le régime pour un déséquilibre préexistant.

La solution

Faites un bilan complet avant de commencer :
  • Prise de sang complète (vitamines B12, D, fer, magnésium, zinc)
  • Profil lipidique et glycémique : HDL, LDL, triglycérides, HbA1c
  • Fonction thyroïdienne : TSH, T3, T4
  • Inflammation : CRP ultrasensible
  • Consultation avec un professionnel de santé ouvert au carnivore
  • Garder un journal de symptômes (énergie, digestion, sommeil, performances sportives) à comparer aux résultats biologiques

Erreur #2 : Y aller “direct” sans période de transition

L’erreur de beaucoup de pratiquants

Un lundi matin, vous décidez d’arrêter brutalement tous les glucides et de ne manger que de la viande. Les premières semaines sont un enfer : fatigue extrême, irritabilité, et envies de sucre insoutenables.

Pourquoi la transition brutale pose problème

  • Choc métabolique : passer de brûler du glucose à brûler des graisses demande une réorganisation profonde du métabolisme.
  • Sevrage cumulé : arrêt simultané des sucres, fibres et stimulants = symptômes amplifiés.
  • Déséquilibre électrolytique : la baisse d’insuline augmente l’élimination de sodium, potassium et magnésium.
  • Découragement : trop de symptômes d’un coup → abandon précoce.

La stratégie de transition optimale

Transition recommandée :
  • Semaine 1-2 : Éliminez les aliments transformés et le sucre
  • Semaine 3-4 : Réduisez drastiquement les glucides (moins de 50g/jour)
  • Semaine 5-6 : Passer au carnivore strict, ou rester sur un animal-based si vous tolérez bien quelques fruits/miel.

Erreur #3 : Ne pas manger assez (restriction calorique excessive)

L’erreur de beaucoup de pratiquants

Certains habitué aux régimes hypocaloriques, appliquent la même logique au carnivore : manger le moins possible pour perdre du poids plus vite. Résultat ? Perte de masse musculaire, fatigue chronique et métabolisme au ralenti.

Max German explique que sous-manger est une erreur classique : “On pense qu’on doit restreindre, alors qu’en carnivore, il faut s’autoriser à manger beaucoup, surtout au début.”

Pourquoi c’est problématique

  • Métabolisme au ralenti : moins de calories = baisse du métabolisme de base.
  • Fatigue et irritabilité : pas assez de graisses = pas assez d’énergie.
  • Perte musculaire : déficit prolongé = fonte musculaire, surtout si vous vous entraînez.
  • Carences : restriction → moins de variété et de densité nutritionnelle.

Les signes que vous ne mangez pas assez

  • Fatigue persistante au-delà de 4 semaines
  • Perte de force à l’entraînement
  • Frilosité constante
  • Chute de cheveux anormales
  • Irritabilité et mauvaise humeur

Comment manger suffisamment sur le carnivore

Conseils pratiques :
  • Mangez à satiété, sans compter les calories obsessionnellement.
  • Favorisez les morceaux gras (entrecôte, côtes levées, jarret) plutôt que des viandes trop maigres.
  • Ajoutez des graisses animales si besoin (beurre, suif, graisse de canard) pour atteindre vos besoins.
  • Si vous avez encore faim après un repas, c’est souvent un signe que vous n’avez pas mangé assez de gras.

Bonus mindset
Le carnivore n’est pas un régime de restriction mais un régime de reconstruction métabolique. Les calories ne sont pas vos ennemies : elles sont le carburant qui permet au corps de cicatriser, de régénérer et de retrouver son équilibre.


Erreur #4 : Ignorer les abats et les bouillons d’os

L’erreur de beaucoup de pratiquants

Certains se contentent de steaks et de côtelettes, pensant que “viande = viande”. Ils ignorent les abats et les bouillons, se privant de nutriments essentiels. Au début je n’aimais vraiment pas le foie, mais maintenant j’en mange chaque semaine et je commence à l’apprécier. Bonne nouvelle : on n’a pas besoin d’en consommer beaucoup, car les abats sont extrêmement denses en nutriments.

Pourquoi les abats sont cruciaux

Les abats sont des “multivitamines naturelles” :

  • Foie : vitamine A, B12, folate, fer → probablement le meilleur “complément naturel” qui existe.
  • Rein(rognons) : B12, sélénium, riboflavine
  • Cœur : CoQ10, taurine, vitamine B12
  • Bouillons d’os : riches en collagène, minéraux, glycine → soutiennent la digestion, les articulations et la récupération.

Comment intégrer abats et bouillons facilement

Intégrer abats et bouillons :
  • Foie haché mélangé au bœuf (ratio 80/20)
  • Saucisses aux abats
  • Suppléments lyophilisés (je n’ai jamais essayé)
  • Bouillons maison ou artisanaux/bio (1 tasse/jour)

Erreur #5 : Sous-estimer l’importance du sel

L’erreur de beaucoup de pratiquants et moi

Influencé par les recommandations classiques “anti-sel”, j’avais une consommation de sodium réduite dans mon alimentation. J’ai gardé cette habitude en régime carnivore (aucun produit n’est salé sauf le fromage). Résultat : crampes, maux de tête, et performance physique en chute libre.

Dr. Ken Berry : “Le manque de sel est la cause #1 de fatigue sur le régime carnivore. Ce n’est pas le régime, c’est votre sodium.”

Pourquoi vous avez besoin de PLUS de sel sur le carnivore

  • Pas de glucides → moins de rétention d’eau et de sodium
  • Perte accrue via les reins : l’insuline basse favorise l’élimination du sodium, du potassium et du magnésium.
  • Entrée en cétose : la phase d’adaptation augmente le besoin en électrolytes.
  • Conséquences directes : fatigue, brouillard mental, palpitations, baisse de performance sportive.

Mes conseils pour le sel

Le bon dosage de sel :
  • 5–10 g de sel par jour (≈ 2 à 4 cuillères à café).
  • Utilisez du sel iodé (l’iode manque souvent dans l’alimentation moderne), du sel de mer non raffiné (attention au métaux et plastiques) ou de l’Himalaya
  • Répartissez la consommation sur la journée
  • J’en mets une c.c. dans ma tisane le matin et dans ma gourde de sport le soir

Erreur #6 : Arrêter brutalement le café

L’erreur de certains pratiquants

En me renseignant pour écrire cet article, j’ai constaté que certaines personnes arrêtaient le café en même temps que les glucides. Sur le papier, ça semble cohérent, car le café n’est pas un produit animal. En pratique, ça provoque un double sevrage (glucides + caféine) qui accentue la fatigue, les maux de tête et l’irritabilité. De mon côté, j’en bois environ 1 par jour et j’apprécie beaucoup le goût et les bienfaits.

Pourquoi cette approche est contre-productive

  • Double stress physiologique : le corps doit gérer l’adaptation au régime carnivore ET le manque de caféine.
  • Symptômes renforcés : migraines, somnolence, perte de concentration, humeur instable.
  • Effet négatif sur la motivation : la transition devient tellement difficile que beaucoup abandonnent.
  • Le café n’est pas forcément “l’ennemi” : il contient des antioxydants et peut aider à la vigilance et aux performances physiques.

La bonne stratégie

Le but est de simplifier la transition, pas de l’alourdir.
  • Option 1 : garder le café → 1 à 2 tasses par jour, noir ou avec un peu de beurre/ghee, sans sucre ni lait végétal.
  • Option 2 : sevrage progressif → commencez seulement après 4–6 semaines de carnivore stabilisé. Réduisez lentement (ex. -25 % par semaine), en remplaçant peu à peu par du thé, puis des tisanes.
  • Option 3 : écoutez votre corps → certains tolèrent très bien le café long terme, d’autres préfèrent l’abandonner pour un sommeil plus profond. L’important est de ne pas tout supprimer d’un coup.

Erreur #7 : Cuire la viande avec de mauvaises graisses

L’erreur fréquente

Beaucoup de pratiquants continuent à utiliser leurs huiles végétales habituelles (tournesol, colza, arachide) pour cuire la viande. C’est une erreur fréquente et pourtant évitable.

Pourquoi c’est un problème

  • Excès d’oméga-6 : ces huiles sont riches en acides gras pro-inflammatoires, qui déséquilibrent le rapport oméga-3/oméga-6.
  • Instabilité à la chaleur : elles s’oxydent vite et produisent des composés toxiques lorsqu’elles sont chauffées.
  • Contradiction avec l’esprit du carnivore : on cherche à simplifier, réduire l’inflammation et revenir aux graisses ancestrales, pas à s’exposer aux dérives de l’industrie agroalimentaire.

Les bonnes graisses pour la cuisson

Graisses recommandées :
  • Suif de bœuf, graisse de canard, lard, beurre, ghee
  • Éviter absolument toutes les huiles industrielles (tournesol, colza, soja, maïs, arachide).

Et l’huile d’olive dans tout ça ?

L’huile d’olive est une des rares huiles végétales stables et bénéfiques si elle est de bonne qualité (extra-vierge, pressée à froid).

  • À éviter pour la cuisson : son point de fumée est relativement bas, ce qui la rend instable et sujette à l’oxydation à haute température.
  • Astuce pratique : si tu n’es pas en carnivore stricte, garde-la pour le goût et les apports en polyphénols, mais pour tout ce qui touche à la cuisson, reste sur les graisses animales.
  • J’en ajoute parfois comme assaisonnement sur mon roastbeef ou mes vongoles.

Erreur #8 : Choisir de mauvaises viandes

L’erreur de beaucoup de pratiquants

Beaucoup de débutants, moi inclus, se tournent vers les viandes les moins chères et les plus accessibles : steaks hachés industriels, blanc de poulet sec, charcuteries bas de gamme. Sur le court terme ça paraît économique, mais sur le long terme, c’est une mauvaise stratégie.

Pourquoi c’est un problème

  • Qualité nutritionnelle inférieure : moins de vitamines, moins de bons acides gras.
  • Inflammation et additifs : nitrites, conservateurs et antibiotiques perturbent l’équilibre recherché.
  • Satiété réduite : les morceaux maigres ou transformés rassasient mal et poussent à manger davantage.

Viandes à éviter ou limiter

  • Viandes industrielles d’élevage intensif
  • Charcuteries avec additifs
  • Morceaux trop maigres, sans gras, ou transformés

Comment choisir les bonnes viandes

Bien choisir sa viande :
  • Pâturage > bio > conventionnel
  • Varier morceaux : gras + maigre + abats
  • Privilégier local et frais
  • Choisir des morceaux moins nobles mais nutritifs (joues, jarret, plat de côtes).

Erreur #9 : Vouloir être parfait dès le début

L’erreur de beaucoup de pratiquants

Beaucoup de pratiquants pensent qu’il faut être irréprochable dès le premier jour : plus de café, plus de fruits, seulement du bœuf grass-fed, aucun écart. Sur le papier, ça paraît discipliné. En réalité, cette rigidité mène souvent à l’échec. Résultat : pression constante, repas anxiogènes, isolement social et perte de motivation au bout de quelques semaines.

Tony Hampton : “Le mindset est plus important que le menu.”

La bonne approche

Approche mentale :
  • Cohérence > perfection
  • Objectif long terme, mieux vaut 90 % de régularité que 100 % de dogmatisme pendant 3 semaines
  • Soyez flexible et stratégique : si un café ou un repas social aide à tenir, ce n’est pas un problème

Les signaux d’alarme à surveiller

Adaptation normale (semaines 1-4) :
  • Fatigue légère, changement digestif, baisse des envies sucrées
Vrais signaux d’alerte :
  • Fatigue extrême > 6 semaines
  • Troubles du sommeil graves
  • Perte de poids >1 kg/semaine au-delà du premier mois
  • Problèmes digestifs persistants

Votre plan d’action pour réussir

Checklist avant et pendant le carnivore

✅ Bilan médical complet
✅ Plan de sourcing de viande de qualité
✅ Stock de sel, abats et bouillons
✅ Stratégie de transition progressive
✅ Augmenter progressivement les graisses animales
✅ Surveillance du sel et de l’hydratation
✅ Journal alimentaire quotidien
✅ Intégration des abats (progressive)
✅ Prévoir ses repas à l’avance → éviter les craquages quand tu n’as “rien de carnivore” sous la main.
✅ Ajustement des portions à la satiété
✅ Sommeil, stress, digestion
✅ Suivi régulier des symptômes


Conclusion : Le carnivore réussi commence par la préparation

À retenir :
  • Le régime carnivore peut transformer votre santé et votre énergie, mais seulement si vous évitez ces pièges courants.
  • Le carnivore n’est pas juste “manger de la viande”. C’est un système alimentaire complet qui demande de la rigueur, de la patience et de l’écoute de soi.
  • Soyez stratégique, renseignez-vous le plus possible, soyez flexible, et surtout : soyez constant.

Cet article est basé sur mon expérience personnelle et mes recherches, il ne constitue pas un conseil médical. Consultez toujours un professionnel de santé avant d’entreprendre un changement alimentaire majeur.

Ressources utiles

  • Tests recommandés : Bilan nutritionnel complet avec votre médecin
  • Sources de viande : producteurs locaux, boucheries artisanales
  • Communautés carnivore : forums, groupes privés, YouTube
  • Experts à suivre : Ken Berry, Max German, Tony Hampton, Paul Saladino, Shawn Baker…

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