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Pourquoi je ne mange pas de légumes dans mon régime carnivore

Mon expérience avec un régime animal-based : pourquoi j'ai éliminé les légumes et comment je maintiens une nutrition complète.

Pourquoi je ne mange pas de légumes dans mon régime carnivore

Depuis que j’ai adopté un régime animal-based, une question revient souvent : “Mais tu ne manges plus de légumes ?”

Ma réponse : non, et je me porte bien mieux sans.

Je mange principalement de la viande, des abats, des œufs, et une quantité modérée de fruits de saison (pastèque, kiwi, raisin, baies) ainsi que du miel. Aucun excès, mais une approche ciblée, tolérée, efficace.

Dans cet article, je parle de mon expérience et de mes recherches, de nombreuses personnes digèrent très bien les légumes et en tirent des bénéfices

Régime animal-based : pourquoi les légumes sont absents

Je suis loin du modèle carnivore strict. Mon approche est plus souple, inspirée par les principes du Dr Paul Saladino, qui après plusieurs années 100% carnivore a réintroduit fruits et miel dans son protocole. Mon alimentation est donc essentiellement animale, mais avec une part contrôlée de glucides issus de sources naturelles et digestes. C’est ce qu’on appelle le “animal-based”.

Les légumes, eux, ont été complètement écartés, et les raisons sont multiples.

Pourquoi beaucoup de “légumes” sont en réalité des fruits

Botaniquement, un fruit est la partie comestible d’une plante issue de la fleur et contenant les graines. C’est un organe reproductif. À l’inverse, les vraies parties “végétales” sont les feuilles, les racines, les tiges.

Fruits botaniques : Une courgette, une tomate, un poivron, une aubergine ou une olive sont des fruits.

Légumes au sens strict : Une carotte, un épinard, un brocoli ou une betterave sont des légumes.

Fruits ou légumes ? Illustration botanique

Les fruits sont faits pour être mangés : leur couleur, leur goût sucré, leur digestibilité ont évolué pour attirer les animaux et permettre la dissémination des graines. Les feuilles ou racines, en revanche, sont des zones vitales que la plante veut protéger.

Les légumes : des organes défensifs, et donc problématiques

Feuilles, tiges, racines… ce sont les “moteurs” de la plante. Pour éviter d’être mangées, elles produisent des molécules toxiques : les anti-nutriments.

Ces substances peuvent provoquer des troubles digestifs, endocriniens ou immunitaires à dose chronique.

Exemples d’anti-nutriments :

  • Brocoli (crucifère) → goitrogènes = inhibition de la fonction thyroïdienne
  • Épinards → oxalates = formation de calculs rénaux, gêne l’absorption du calcium
  • Haricots rouges (légumineuses) → lectines = protéines qui peuvent irriter la paroi intestinale

Les anti-nutriments sont des molécules naturelles de défense : oxalates, lectines, phytates, saponines, tannins, etc. Leur objectif est d’endommager le système digestif de l’animal qui les mange pour dissuader la prédation.

Comment réduire les anti-nutriments si vous voulez garder des légumes

Techniques de préparation :

  • Trempage : Réduction de 30-50% des phytates et oxalates
  • Cuisson à l’eau : Élimination des lectines (haricots, légumineuses)
  • Fermentation : Les choux fermentés ont moins de goitrogènes
  • Épluchage : Beaucoup d’anti-nutriments sont concentrés dans la peau

Le mythe des fibres : ce que dit la science

Les fibres sont souvent considérées comme essentielles pour la santé digestive, mais la science remet en question cette idée pour certains individus.

L’étude fondatrice de Ho et al. (2012, World Journal of Gastroenterology) a suivi 63 patients souffrant de constipation chronique. Ceux qui ont réduit les fibres pendant 6 mois ont connu des selles plus fréquentes et moins de ballonnements. Une méta-analyse de 2012 confirme que les fibres n’améliorent pas significativement le traitement de la constipation.

D’autres recherches montrent que les fibres fermentescibles (FODMAPs - glucides fermentescibles du blé et certains fruits) aggravent les symptômes chez 86% des personnes avec syndrome de l’intestin irritable. Les partisans du régime carnivore rapportent souvent une amélioration digestive sans fibres, suggérant que le corps peut s’adapter.

Dans mon cas personnel, cette élimination a fait disparaître mes ballonnements et amélioré mon confort digestif.

Nuance importante : La science dominante souligne toujours les bénéfices des fibres pour le microbiote et la santé globale. Cependant, aucune preuve irréfutable ne montre qu’un apport élevé en fibres est universellement nécessaire.

Pour certaines personnes avec des sensibilités digestives, éliminer les fibres peut être bénéfique, remettant en question l’idée qu’elles sont toujours essentielles.

Sources :

Vitamines et minéraux : quelles sont mes sources ?

Il n’est pas nécessaire de consommer des légumes pour avoir une nutrition complète, si on inclut les bonnes sources animales. Voici les alternatives que j’utilise :

Vitamine C

Les abats peuvent couvrir les besoins, mais les quantités restent faibles comparées aux fruits.

Sources : foie de veau ou de bœuf, viande crue ou peu cuite

Vitamine A rétinol (forme active de vitamine A, directement utilisable par le corps)

Forme bio-disponible directement utilisable par l'organisme

Sources : foie, beurre cru

Fer héminique

Forme de fer la mieux absorbée par l'organisme

Sources : viande rouge, abats

Folates

Concentration exceptionnellement élevée dans les abats

Sources : foie (bien plus que dans les végétaux)

Magnésium

Je me supplémente en plus par précaution

Sources : fruits de mer, sardines, chocolat noir (>90%)

Vitamine D

Supplémentation ciblée nécessaire dans nos latitudes

Sources : soleil, jaune d'œuf, poisson gras

Je ne souffre d’aucune carence, car je couvre mes besoins avec des aliments denses… et je complète en magnésium et vitamine D, non pas parce que je ne mange pas de légumes, mais parce qu’ils sont naturellement peu présents, même dans un régime omnivore.

Ce que disent les experts carnivores

  • Paul Saladino (médecin, ex-carnivore strict, aujourd’hui animal-based)

    Les légumes sont inutiles, voire irritants, surtout les feuilles et les graines. Mange aujourd’hui des abats, viande, produits laitiers crus, fruits de saison et miel.

  • Shawn Baker (ancien athlète de haut niveau et médecin, carnivore pur)

    Résultats sur la performance, absence d’inflammation, santé stable depuis plusieurs années. Suit un carnivore pur (viande, œufs, eau).

  • Anthony Chaffee (neurologue, partisan du “species-appropriate diet” 100% animal)

    Qualifie les plantes de toxiques. Aucune fibre ni végétaux ne sont nécessaires pour l’homme.

  • Dr Ken Berry (médecin américain, approche keto-carnivore)

    Recommande d’éliminer tous les végétaux irritants, surtout chez les patients avec pathologies métaboliques ou digestives chroniques.

Tous partagent un point commun : la suppression des légumes améliore la digestion et l’inflammation chronique.

Fruits : utiles, digestes, mais à doser

Les fruits ont une place dans un régime animal-based pour trois raisons :

  1. Ils sont destinés à être mangés : faible en toxines, riches en énergie
  2. Ils sont rapides à digérer, parfaits en période d’activité ou post-entraînement
  3. Ils permettent une flexibilité métabolique sans recourir aux sucres transformés

Fruits que je privilégie

  • Pastèque, kiwi, raisins, baies (modérément), mangue, figues de barbarie
  • Pourquoi ? Saisonniers, riches en eau, faciles à digérer, aucun inconfort

Et concrètement ? Une proposition de protocole de test

Protocole d’élimination/réintroduction :

  1. Élimination complète
    Suppression de tous les légumes pendant 30 jours
  2. Observation
    Suivi des symptômes : énergie, digestion, humeur
  3. Réintroduction
    Lente et isolée si besoin (1 légume à la fois tous les 3 jours)
  4. Bilan
    Garder uniquement ceux qui sont tolérés… s’il y en a.

Dans mon cas, je n’ai rien eu à réintroduire. Je digère mieux, je suis plus stable, et mon confort digestif est incomparable.

Conclusion

Mes résultats :

  • Je ne mange plus de légumes, mais je mange mieux
  • Je ne souffre d’aucune carence et mes bilans sont normaux
  • Je choisis des aliments ultra-denses et je complète intelligemment
  • Je mange des fruits mûrs, de saison, et un peu de miel
  • Pas de dogme, juste du bon sens et de l’écoute corporelle

Supprimer les légumes a été l’une des meilleures décisions de ma vie alimentaire. Si vous souffrez de troubles digestifs, d’inflammation chronique ou de fatigue inexpliquée… testez. Vous serez peut-être surpris.


Cet article reflète mon expérience personnelle et ne constitue pas un conseil médical. Renseignez-vous et consultez un professionnel de santé avant de modifier significativement votre alimentation.

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