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Pourquoi je ne mange pas de poulet dans mon régime carnivore

Pourquoi le bœuf est supérieur au poulet dans un régime carnivore : nutrition, métabolisme, science et conseils pratiques.

Pourquoi je ne mange pas de poulet dans mon régime carnivore

Quand on démarre un régime carnivore, on se pose forcément la question : quelles viandes choisir?

Le réflexe courant, c’est de miser sur le poulet. Le choix par excellence des influenceurs fitness et bodybuilders : peu gras, plein de protéines, “clean”…

Mais cette obsession pour une viande “maigre” passe à côté de l’essentiel (surtout dans un régime carnivore).

D’ailleurs, pour info : le parmesan (38g/100g) et le gruyère (29g/100g) contiennent plus de protéines que le blanc de poulet (23g/100g). Mais passons.

En réalité, le poulet s’avère être l’un des choix les moins optimaux si tu veux maximiser ton énergie, ta testostérone, ta densité nutritionnelle ou ton apport en graisses essentielles.

Mon choix de favoriser le boeuf n’est pas une question de goût - il repose sur des données nutritionnelles concrètes et une meilleure compréhension de ce dont notre corps a réellement besoin.

1. Le bœuf : une densité nutritionnelle écrasante

Si tu compares bœuf et poulet à poids égal, les écarts sont fous :

NutrimentBœufPouletDifférence
Fer2.7 mg1.1 mg+145%
Zinc4.8 mg0.9 mg+430%
Vitamine B122.5 µg0.3 µg+730%
Créatine0.5 g0.1 g+400%
Carnosine0.35 g0.22 g+60%
L-Carnitine95 mg4 mg+2275%

Pourquoi ces nutriments sont-ils cruciaux ?

  • Fer : Directement assimilable (biodisponibilité 15-35% vs 2-20% pour le fer végétal). Transporte l’oxygène, prévient l’anémie. Essentiel pour femmes et sportifs.
  • Zinc : Cofacteur de 300+ enzymes, régule immunité, cicatrisation et production de testostérone. Une carence ralentit la croissance et augmente les infections.
  • Vitamine B12 : Quasi-exclusivement animale. Forme les globules rouges et protège les nerfs. Sa carence cause fatigue chronique et dommages neurologiques irréversibles.
  • Créatine : Énergie musculaire pour efforts intenses. Améliore aussi mémoire et fonctions cognitives. Accélère la récupération post-effort.
  • Carnosine : Antioxydant puissant, protège du vieillissement cellulaire. Améliore l’endurance musculaire et ralentit la glycation (vieillissement prématuré).
  • L-Carnitine : Transporte les graisses vers les mitochondries pour produire l’énergie. Optimise le métabolisme des graisses et la récupération cardiaque.

💡 Points clés :

  • Ces nutriments travaillent en synergie pour optimiser énergie, immunité et performance
  • Leur concentration élevée dans la viande rouge en fait une source nutritionnelle unique
  • Les alternatives végétales ont une biodisponibilité limitée et nécessitent une supplémentation pour atteindre ces niveaux

”La viande rouge est le meilleur superaliment au monde”

— Dr. Eric Berg, 2024

Dans un régime carnivore, chaque gramme compte. Quand on élimine tous les végétaux, on doit s’assurer que nos sources animales nous apportent un maximum de nutriments. Et là, le bœuf surpasse le poulet dans pratiquement tous les nutriments essentiels.

2. Monogastrique vs Ruminant : l’origine du problème

Le vrai sujet, ce n’est pas juste le poulet. C’est le type d’animal.

🐄 Le bœuf : un ruminant

  • 4 estomacs : rumen, réseau, feuillet, caillette
  • Fermentation microbienne massive dans le rumen (100+ litres chez une vache)
  • Bactéries, levures, protozoaires décomposent les fibres végétales (cellulose, hémicellulose)
  • Transformation de l’herbe pauvre en nutriments → graisses saturées, protéines complètes, vitamines (notamment B12, K2)

Cette physiologie unique permet au bœuf de produire une viande dense, riche en nutriments essentiels, à partir de végétaux que l’humain ne peut pas digérer.

🐔 Le poulet : un monogastrique

  • Système digestif simple, rapide, limité
  • Un seul estomac (proventricule + gésier)
  • Pas de fermentation longue durée : digestion rapide, moins efficace sur les fibres
  • Dépend d’une alimentation plus contrôlée et riche en nutriments
  • Ce qu’il mange a directement un impact sur la qualité de sa chair (gras, toxines, ratios oméga‑6/3, etc.)
  • Résultat : viande plus maigre, moins dense, profil nutritionnel plus instable
Ruminant (bœuf)Système digestif des ruminants
Crédit image : mun.ca
Monogastrique (poule)Système digestif de la poule

Cette physiologie unique des ruminants explique pourquoi le bœuf est supérieur. Leur système digestif complexe (4 estomacs) transforme l’herbe, impropre à la consommation humaine, en nutriments denses que notre corps peut utiliser directement.

”Tu es ce que mange ta nourriture”. Si ton poulet mange de la merde, tu manges de la merde.

— Dr. Paul Saladino, The Carnivore Code, 2020

3. Profil lipidique moins favorable

Le poulet, surtout industriel, contient beaucoup plus d’acides gras polyinsaturés (oméga-6) que le bœuf nourri à l’herbe. Un excès d’oméga-6 favorise l’inflammation, ce que je cherche à éviter dans mon alimentation.

Les oméga-6 pro-inflammatoires sont des acides gras qui, en excès, favorisent l’inflammation chronique dans l’organisme. Le ratio oméga-6/oméga-3 idéal devrait être de 4:1, mais l’alimentation moderne atteint souvent 20:1.

C’est la raison pour laquelle les adeptes du régime carnivore suppriment ou minimisent le poulet, le porc, la dinde… et se concentrent sur les ruminants.

Comparaison des profils lipidiques (pour 100g) :

  • Poulet industriel : 15-20% d’oméga-6
  • Poulet fermier : 10-15% d’oméga-6
  • Bœuf nourri à l’herbe : 1-4% d’oméga-6
  • Bœuf nourri aux graines : 5-10% d’oméga-6
  • Ratio oméga-6/oméga-3 souhaitable : 4:1 maximum
  • Ratio alimentaire moderne : souvent 20:1 ou plus

Cette différence massive dans le profil lipidique explique pourquoi beaucoup ressentent moins d’inflammation en privilégiant les ruminants. Le bœuf de pâturage contient aussi plus d’oméga-3 et de CLA (acide linoléique conjugué) aux propriétés anti-inflammatoires.

À noter : Le poulet, étant une viande relativement maigre, apporte beaucoup moins de graisses que le bœuf ou l’agneau. Or, sans un apport suffisant en lipides, la production d’hormones (notamment sexuelles) peut devenir inadéquate, et les niveaux d’énergie s’en ressentent.

4. Goût et satiété : une différence notable

Au-delà des aspects nutritionnels, il y a une réalité pratique : je trouve le bœuf, l’agneau ou le gibier bien plus savoureux et rassasiants.

Le poulet ne me procure ni la même satisfaction, ni la même énergie durable. Cette différence s’explique par :

  • La teneur en gras : le bœuf gras apporte une satiété longue durée
  • La densité nutritionnelle : ton corps “sent” quand il a reçu ce dont il a besoin
  • Les saveurs umami : plus présentes dans les viandes rouges

C’est subjectif, mais cette sensation est partagée par de nombreux carnivores.

5. L’impact sur ton métabolisme

Quand tu manges uniquement ou principalement de la viande, chaque gramme compte. Tu veux :

  • de l’énergie stable (gras saturé, carnitine, B12)
  • une récupération nerveuse et musculaire rapide (créatine, zinc, fer héminique)
  • un système immunitaire solide (zinc, carnosine)

Et rien de tout ça ne vient du blanc de poulet.

”Je ne dis pas que le poulet est mauvais. Je dis juste que le bœuf est objectivement supérieur sur tous les indicateurs de santé.”

6. Ce que je mange à la place

Dans mon régime, je privilégie :

  • Viandes grasses : entrecôte, ribeye, bœuf haché 80/20
  • Abats : foie de veau (une fois par semaine), coeur de boeuf (j’aimerai commencer)
  • Rarement: Agneau, gibier
  • Du gras : beurre, os à moelle
  • Bouillons d’os et collagène

Exception : poulet fermier, occasionnellement

Il m’arrive de consommer du poulet fermier, élevé en plein air, mais cela reste rare et exceptionnel. Le profil nutritionnel reste inférieur aux ruminants, mais c’est incomparable au poulet industriel.

Pourquoi cette exception ?

  • Profil lipidique légèrement meilleur (moins d’oméga-6)
  • Absence d’antibiotiques et d’hormones
  • Conditions d’élevage plus naturelles
  • Variété occasionnelle dans l’alimentation
  • Accès à l’extérieur, alimentation naturelle (insectes, graines, herbe)
  • Viande plus nutritive, moins contaminée, meilleure balance en acides gras

Conseils si tu en manges :

  • Garde la peau. C’est la partie la plus grasse du poulet, riche en vitamine K2, essentielle pour la santé osseuse et cardiovasculaire. Elle aide aussi à compenser la maigreur naturelle de la viande blanche.
  • Ajoute du gras. Le poulet reste une viande maigre. Si tu en fais un repas, complète avec du beurre, du ghee ou une autre graisse animale de qualité pour maintenir un bon ratio protéines/lipides.

FAQ - Vos questions sur le choix bœuf vs poulet

Le bœuf n’est-il pas plus cher que le poulet ?

Oui, mais si tu calcules le coût par nutriment, le bœuf devient compétitif. 100g de bœuf t’apportent 5x plus de fer, 5x plus de zinc, 8x plus de B12 que le poulet. Tu en as plus pour ton argent nutritionnellement.

Le bœuf ne fait-il pas grossir à cause du gras ?

Non, dans un régime carnivore, le gras devient ta source d’énergie principale. Ton corps apprend à brûler les graisses (cétose). Le gras sature aussi mieux, tu manges moins.

Pourquoi pas du poulet fermier plus souvent ?

Même fermier, le poulet reste un monogastrique avec une densité nutritionnelle inférieure. Je le garde comme exception occasionnelle, mais le bœuf, l’agneau apportent bien plus de nutriments essentiels (fer héminique, zinc, vitamine B12, créatine, etc.).


À retenir

  • ✅ Le bœuf surpasse le poulet dans pratiquement tous les nutriments essentiels (fer, zinc, B12, créatine, carnitine)
  • ✅ Les ruminants transforment l’herbe en nutriments denses, contrairement aux monogastriques qui reflètent leur alimentation
  • ✅ Dans un régime carnivore, chaque gramme compte - privilégier la densité nutritionnelle
  • ✅ Le gras n’est pas l’ennemi, c’est ta source d’énergie principale en carnivore
  • ✅ Suivi médical recommandé pour tout régime restrictif

Conclusion : un choix logique, pas une mode

Le choix entre bœuf et poulet n’est pas une question de goût (un peu) ou de calories. C’est une question de valeur nutritionnelle, de métabolisme et de santé à long terme.

Les données nutritionnelles sont claires, les experts sont unanimes : le bœuf surpasse le poulet dans pratiquement tous les nutriments essentiels. Cette supériorité, combinée à la philosophie carnivore qui privilégie la densité nutritionnelle, fait du bœuf un choix optimal.

Manger du poulet dans un régime carnivore, c’est comme mettre du diesel bas de gamme dans une voiture de course.

Je mange du bœuf quotidiennement, car il m’apporte tout ce dont j’ai besoin.

Sources :

Disclaimer : Renseigne-toi et consulte toujours un professionnel de santé avant de modifier ton alimentation.

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